L’infographie de la semaine : renforcer sa résistance attentionnelle

Bonjour à tous ! Cette semaine, nous allons voir comment renforcer sa résistance attentionnelle à travers des conseils donnés par les auteurs du livre Neurolearning.

Nous avons déjà abordé dans différents articles (ici, ici et ) le fait que l’attention soit un élément clé dans l’apprentissage. Nous allons voir ensemble les astuces de Nadia Medjad, Philippe Gil et Philippe Lacroix pour améliorer votre attention, mais également celle de vos apprenants.

Ici, on peut comparer le fait de renforcer sa résistance attentionnelle avec le fait de faire un entraînement de sport. Pour progresser, le sportif va s’entraîner d’une certaine façon, éviter ce qui pourrait faire diminuer ses performances, et il ne négligera pas les temps de repos. On va voir ensemble que ça va être le même principe pour l’attention.

Repérer les intrus de l’attention

Pour pouvoir renforcer sa résistance attentionnelle, il faut déjà savoir ce qui peut l’affaiblir. Les intrus de l’attention peuvent se classer dans deux catégories : les intrus sensoriels et les intrus émotionnels.

Les intrus sensoriels

Les besoins physiologiques

Le premier type d’intrus sensoriel que l’on peut citer, c’est celui lié aux besoins physiologiques, tels que la faim, la soif, le fait d’avoir des douleurs, d’avoir envie d’aller aux toilettes, etc. Est-ce que vous avez déjà essayer de vous concentrer sur une tâche alors que vous aviez envie d’aller aux toilettes ? Je parie que c’était plus difficile que d’habitude.

Pour éviter les soucis d’ordre physiologiques en formation, les pauses sont essentielles.

Les distracteurs sensoriels externes

Le second intrus sensoriel concerne les distracteurs sensoriels externes : trop de lumière, sons trop fort, odeurs prenantes, avoir trop chaud ou trop froid, etc.

J’ai déjà fait l’expérience de former dans une salle trop froide, ou alors avec des travaux bruyants à côté, et ce n’était facile ni pour les apprenants en train de grelotter, ni pour moi-même.

En formation, voici quelques pistes pour limiter ces distractions au maximum :

  • ne mettez pas de lumière trop vive,
  • faites attention au volume sonore,
  • réglez convenablement la température de la pièce,
  • restez à l’écoute des besoins de vos apprenants : par exemple, le formateur a souvent plus chaud que les apprenants
  • proposez des pauses sensorielles, par exemple en faisant une pause d’une minute avec les mains sur les yeux, ou en faisant un exercice relaxant dans le silence

Le multitasking

Le dernier intrus sensoriel, et non des moindres, est le multitasking, c’est-à-dire le fait de faire plusieurs choses en même temps. Le cerveau n’est pas fait pour faire du multitasking, que ce soit pour les hommes comme pour les femmes (on en a parlé dans cet article). Il est donc primordial de se concentrer sur une tâche et une seule, en particulier lorsque la tâche demande de faire un effort comme c’est le cas lorsque l’on apprend.

Faites l’expérience, pendant une journée, de faire un trait sur une feuille à chaque fois que vous vous rendez compte que vous faites du multitasking, et regardez où vous en êtes à la fin de la journée. Cela vous permettra de prendre conscience de la quantité de multitasking que vous faites dans une journée. Vous pouvez également proposer à vos stagiaires de faire l’expérience pour les sensibiliser à cette problématique.

Voici d’autres pistes pour limiter le multitasking :

  • éviter de consulter sa messagerie ou son portable en dehors des pauses,
  • éviter d’aborder trop de sujets différents dans une session de formation.

Les intrus émotionnels

Dans les intrus émotionnels, nous allons retrouver tout ce qui touche au stress et à la peur. Ces distracteurs sont extrêmement puissants, et vont inhiber l’apprentissage.

Pour limiter ces distracteurs, voici quelques pistes :

  • instaurer un climat bienveillant,
  • rappeler que faire des erreurs est bénéfique pour l’apprentissage, et non pas une honte à éviter à tout prix,
  • faire attention à certains exercices très intéressants pédagogiquement parlant, mais pouvant générer du stress, tels que les jeux de rôles,
  • créer des sas de décompression pour permettre aux stagiaires de relâcher la pression.

Récupérer en faisant des pauses régulières

Nous avons déjà vu qu’apprendre, mobiliser son attention dans un apprentissage, requiert des efforts.

Lorsqu’un sportif s’entraîne, il ne le fait pas 24h sur 24, 7 jours sur 7. Au sein même d’une séance, il va faire des pauses pour, par exemple, limiter les claquages.

En apprentissage, il va également être important de faire des pauses. En plus d’éviter certains distracteurs de l’attention comme on l’a vu dans la partie précédente, cela va permettre à notre cerveau de se reposer, et donc de pouvoir ensuite reprendre avec toute l’attention nécessaire. Idéalement, il faudrait faire des pauses pour l’attention toutes les demi-heures.

S’entraîner avec des exercices de pleine conscience

Le dernier point que l’on va voir ensemble pour renforcer sa résistance attentionnelle, c’est l’entraînement.

Pour s’entraîner, l’idéal est de faire des exercices de pleine conscience. On peut par exemple :

  • méditer en essayant de faire le vide dans son esprit,
  • se concentrer sur sa respiration,
  • manger, ou marcher en pleine conscience, c’est-à-dire en se focalisant sur chaque saveur, chaque mouvement.

Ce type d’exercice, pratiqué entre 10 et 15 minutes par jour, permet de réguler le stress, l’humeur, de renforcer l’efficacité et d’augmenter le bien être.

En formation, vous pouvez sensibilisez vos apprenants à ce genre de bienfaits. Si vous voulez faire un combo de tout ce qu’on a vu dans cet article, vous pouvez également essayer d’introduire des exercices de respiration pour faire des pauses, et ainsi soulager les sens.

Pour finir : l’infographie

L’attention est comme un muscle : on peut repérer ce qui l’affaiblit, l’aider à récupérer, et la renforcer avec des exercices adaptés.

Nous avons vu ensemble les différents intrus de l’attentions : les intrus sensoriels (besoins physiologiques, distracteurs externes, multitasking), ainsi que les intrus émotionnels tels que le stress.

Nous avons vu que faire des pauses était essentiel pour que l’attention récupère.

Enfin, nous avons parlé d’exercices permettant de renforcer sa résistance attentionnelle.

Je vous laisse avec cette infographie, et je vous retrouve la semaine prochaine pour parler du mode focus et du mode diffus de l’attention.

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